Vous ne savez jamais quels millésimes vins choisir quand vous êtes face à un rayon ou chez un caviste ? Bordeaux, Bourgogne, Alsace, Loire, Provence… chaque région a forcément une meilleure année. Voici un guide pour vous aider à trouver la bonne année d’un vin en fonction de sa région.
Qu’est-ce qu’un millésimes vins ?
L’année du vin est un repère important afin d’apprécier la qualité du nectar. Il s’agit alors d’un révélateur de l’âge d’un vin.En œnologie, le millésime est l’année de récolte des raisins ayant servi à produire un vin. Il exprime les conditions climatologiques de l’année. Un Graves 1994 a donc été cultivé, récolté et vinifié en 1994, un Chablis 2002, en 2002. La cuvée du vin est devenu de plus en plus un argument commercial au fil des années. D’ailleurs, certains médias s’empressent d’annoncer chaque année le « millésime du siècle », en particulier dans les deux vignobles mythiques que sont le Bordelais et la Bourgogne.
En effet, selon la législation sur l’étiquetage, la mention du millésime est facultative. En revanche, pour l’AOC Alsace Grand Cru, la mention du millésime sur l’étiquette est obligatoire. Seul le vignoble champenois qui associe le millésime à une grande qualité de vin. En effet, on ne millésime en Champagne que les « grandes années » et la décision est prise par le Conseil Interprofessionnel des Vins de Champagne.D’ailleurs,le champagne est issu de l’assemblage de vins de différentes années, excepté les vins millésimés.
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Comment peut-on classer les millésimes ?
Les médias et revues spécialisés classent les millésimes en année moyenne, grande année et année exceptionnelle. Les conditions qui favorisent un grand millésime font que le vin qui en est issu possède plus d’équilibre, plus de longueur en bouche, plus de fruit, plus de gras et plus de couleur, notamment pour le vin rouge. Par ailleurs, ils ont une capacité de vieillissement plus grande, c’est la raison pour laquelle ils restent « fermés » les premières années.
Or, afin de pouvoir profiter au maximum de ce qu’un vin peut donner en termes de plaisir gustatif, il faut le boire lorsqu’il arrive au sommet de son expression. Cela demande plusieurs années pour les meilleurs millésimes vin. En attendant, on a alors le choix de ne pas boire de vin ou de boire des vins qui s’ouvrent plus rapidement et c’est le cas des vins d’une année moyenne.
Les impacts du millésime sur le goût du vin !
Une bonne année vin dépend d’un nombre important de facteurs, à savoir : la météo, les éventuelles maladies avant récolte, les réactions des producteurs ainsi que la résistance des vignes à ces deux éléments.De plus, une zone géographique ne sera pas certainement impactée par la même météo que la zone voisine. En effet, il n’y a jamais deux vendanges identiques ! Chaque année des conditions climatiques différentes impose un cadre naturel avec lequel le vigneron compose. Le millésime intervertit ces variations dans la perception de la qualité d’un vin. Par ailleurs, le millésime donne des indications quant au vieillissement en bouteille.
Une bonne année pour un vin aura également une signification différente en fonction des possibilités de vieillissement du vin en question. Ainsi, un Margaux 1982 peut toujours être excellent à déguster alors qu’un Barbera du Piémont atteint son apogée après 10 ans, quoi qu’il arrive. En revanche, le coût d’un millésime par rapport à un autre pour une même bouteille n’est pas toujours un facteur de qualité. En effet, certaines récoltes doivent être limitées en raison des intempéries. De plus, il faudra aussi prendre en considération l’accord mets et vins. Ainsi, un Moulis en Médoc de deux-trois ans accompagnera bien une viande saignante, même si sa capacité de vieillissement est encore loin d’être atteinte.
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Comprendre l’effet du millésime afin de mieux choisir son vin
La qualité et le caractère du vin dépend du terroir, du travail du producteur et du millésime. En effet, ce dernier joue directement sur la qualité du raisin. Comme la cerise, la fraise ou l’abricot, les raisins sont sensibles aux variations météorologiques.Ainsi, un vin cultivé sur les mêmes parcelles, riche du même terroir, n’aura pas le même goût d’une année sur l’autre.La pluie, la grêle, le vent, mais aussi le soleil et la chaleur ont un impact sur la vigne, et par conséquent sur le vin qui en résultera. Alors comment connaitre un bon millésime ?
Pour savoir si un millésime sera bon avant même d’avoir vendangé est possible en fiant à la météo. En effet, afin d’élaborer un bon vin, il faut un printemps et un automne légèrement humides, afin que le sol puisse faire des réserves d’eau. Il faut aussi un été ensoleillé, pour que les feuilles de vigne soient exposées à la photosynthèse et dopent la production de sucre des raisins, puis un mois de septembre clément, pour que les fruits ne soient pas gorgés d’eau avant les vendanges. Ce fut le cas en 2010 : les tanins sont murs et l’acidité a été maîtrisé. Le millésime est parfaitement équilibré. En revanche, l’année 2003 fut marquée par la canicule. Par conséquent, les raisins étaient asséchés par la chaleur donnant ainsi des vins très sucrés et peu acides, qui ne se gardent pas.
Cependant, il ne faut pas juger la qualité d’un millésime sur un territoire complet. En effet, il est très rare que l’on donne le même niveau de qualité à un millésime pour toutes les régions viticoles d’un pays.Dans le bordelais par exemple, la rive gauche et la rive droite subissent différemment l’effet millésime. Malgré leur proximité, leur terroir et les cépages utilisés suffisent à faire la différence.
Par ailleurs, au-delà du millésime chaque façon de traiter la vigne a une influence sur le vin. En effet, le savoir-faire des vignerons reste essentiel et permet souvent de faire un vin de qualité même si ce n’est pas une bonne année pour un vin.